Formation BP Responsable d’exploitation agricole

Rémi Tailhardas - Stagiaire en formation adulte BP REA - CFPPA Le Valentin (26)

Je me suis lancé dans l’apiculture en amateur. C’est passionnant et je compte en faire mon métier.

J’avais des réticences : j’avais peur de retrouver le fonctionnement scolaire. En réalité, c’est tout à fait différent.

Nous avons aussi des cours en groupe pour la formation technique. C’est plus vivant et convivial. On est encadré, mais il y a tout de même une souplesse.

 


Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre projet ?
Je n’ai jamais eu aucun diplôme ; à l’âge de 18 ans, j’ai passé mon permis poids lourds et j’ai travaillé en tant que chauffeur routier. J’habitais dans la Loire mais j’étais souvent sur les routes, je voyais peu ma famille. Après un déménagement dans la Drôme, je comptais sur un poste plus sédentaire dans le domaine du transport, mais finalement ça ne s’est pas concrétisé. J’ai ensuite fait un peu d’intérim en attendant de trouver autre chose. Par ailleurs, j’avais déjà 5 ruches en tant qu’apiculteur amateur et un ami m’a parlé du BP REA. J’ai creusé l’idée et je me suis lancé dans la formation BP REA en vue de m’installer apiculteur.

Pourquoi cette passion pour l’apiculture ?

J’ai toujours aimé les animaux et les abeilles en font partie, bien que cela soit particulier. Il y a 5 ans, je me suis lancé dans l’apiculture, j’ai découvert petit à petit. Je ne regrette pas du tout, c’est passionnant. Je suis locataire dans une ancienne ferme, j’ai donc déjà des locaux pour pouvoir installer mon activité.

Pourquoi avoir choisi l’établissement Le Valentin ?

Au départ, j’ai contacté la Côte St André qui propose cette formation en apiculture, mais c’était complet. J’ai alors cherché un autre centre pour suivre le BP REA, tout en suivant les cours à distance en apiculture. Cette organisation avec une partie de la formation à distance est vraiment adaptée à la formation pour adultes. Ici, au Valentin, on m’a proposé cette formule qui me convient bien. J’ai passé l’entretien de motivation pour expliquer mon projet d’installation et j’ai donc été accepté dans cette formation.
Comme je n’avais pas de diplôme, j’ai suivi une remise à niveau en matières générales au début de la formation. Je n’ai pas eu de mal en mathématiques, j’ai toujours eu des facilités. Pour le français et l’informatique, cela m’a été très bénéfique.

Comment s’est passé votre retour "à l’école" ?
Au début, j’avais des réticences et des préjugés : j’avais peur de retouver le fonctionnement scolaire dans lequel je ne me sentais pas à l’aise étant jeune. En réalité, c’est tout à fait différent. On nous considère vraiment comme des adultes, la pédagogie est différente, on apprend avec plaisir, autrement. Je me suis également fait plein de contacts. Il y a une réelle convivialité entre stagiaires.

 


Comment se passe la formation BP REA, entre la partie théorique et pratique ?

Pour la partie apiculture, nous ne sommes que trois. Nous suivons la formation à distance avec la Côte St André. Nous travaillons en salle informatique, sur une plateforme de cours. Ce n’est pas toujours facile de se former sur l’ordinateur, nous n’avons pas de personne en face de nous pour rendre le cours plus vivant. Cependant, nous nous soutenons, nous entraidons et c’est vraiment motivant. C’est plus intéressant de cotôyer d’autres personnes, plutôt que de se former seul chez soi. Cela demande de l’autonomie, on se gère seul, mais l’envie fait qu’on y arrive.
Nous avons tout de même des cours en groupe pour la formation technique (biologie, agronomie...). C’est vivant et convivial et nous échangeons avec les autres stagiaires qui ont des projets tout à fait différents.
Nous avons également 4 semaines de regroupement à la Côté St André autour de l’apiculture et 6 semaines de stage en entreprise. Mon maître de stage m’a bien accueilli, je m’entends très bien avec lui. Par ailleurs, si nous souhaitons faire d’autres visites en entreprise, c’est possible. On est assez autonome pour organiser des visites. On est encadré, mais il y a tout de même une souplesse.
En apiculture, l’enseignement est donc surtout théorique, nous faisons beaucoup de lecture. Mais finalement, nous pratiquons pendant le stage et chez nous. Les deux autres stagiaires en apiculture ont aussi des ruches. Nous mettons en pratique ce que nous apprenons en cours.



Comment êtes-vous évalué ?
Il y a des validations en fin de session de formation générale. Pendant l’année, il y a aussi des évaluations de cours, une évaluation sur la maîtrise de la comptabilité (c’est nécessaire pour s’installer) et une étude du territoire à rendre. A la fin de la formation, nous avons un rapport de stage et un plan d’installation à rendre ainsi que deux dossiers techniques sur l’apiculture.
L’évaluation ne se fait pas sous forme de notation mais en termes de compétences ou connaissances acquises ou non acquises. Pour le moment, j’ai tout validé mais si ce n’est pas le cas, je pourrais passer des rattrapages.

Il y a de grandes différences d’âges dans le groupe : est-ce que ça pose problème ?
C’est vrai qu’il y a de grandes différences d’âge dans le groupe des BP REA, mais l’ambiance est très bonne, il y a une bonne entente entre tous.
Nous avons déjà organisé des repas ensemble, nous faisons du covoiturage pour venir. Nous comptons nous revoir par la suite, surtout avec les deux personnes qui suivent la même formation que moi.

Comment se passe le financement de votre formation ?
Je suis rémunéré par Pôle emploi pendant ma formation, et ma formation est financée par la région.

Allez-vous vous installer rapidement après la formation ?
J’aimerais m’installer apiculteur, d’ici 2 ans et demi environ. D’ici là, je vais travailler avec mon maître de stage et il faut que je fasse un PPP (projet professionnel personnalisé) tout en augmentant petit à petit mon cheptel et en préparant mon installation pour 2016-2017. J’aimerais avoir au moins 300 ruches, un minimum pour pouvoir en vivre. J’envisage par la suite de vendre à des magasins de producteurs dans la région ou de vendre sur Paris où je dispose de plusieurs contacts. En général, il n’y a pas de problème pour écouler sa production. Le plus difficile, c’est de bien produire !…


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