Trophées de l’agro-écologie 2024-2025 : lauréats régionaux
Concours qui met en lumière une agriculture productive, compétitive et s’appuyant sur les services rendus par la nature.
Historique, modalités et calendrier
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Décernés depuis 2012 par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, les Trophées de l’agroécologie ont pour objectif de récompenser l’action d’agriculteurs et d’agricultrices en faveur d’une agriculture exemplaire avec des projets ambitieux et concourant à la transition agroécologique, grâce à des démarches innovantes, individuelles ou collectives... une agriculture à la fois productive et respectueuse de l’environnement et des hommes qui la font vivre.
L’évaluation de ces démarches se fait au regard de leur capacité à répondre à différents enjeux :
- avoir un impact positif sur l’environnement,
- être économiquement viable,
- prendre en compte les aspects sociaux et territoriaux.
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Il existe plusieurs catégories de prix dont :
- le « Grand prix de la démarche collective » : c’est le prix phare des Trophées qui souligne la priorité donnée à l’action collective d’agriculteurs et d’agricultrices engagés dans l’agro-écologie, à travers les GIEE et autres collectifs reconnus par l’administration.
- le « Prix de l’innovation » récompense la démarche individuelle d’un exploitant particulièrement innovant dans la mise en œuvre de pratiques agro-écologiques.
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Les dépôts des dossiers devaient avoir lieu avant le 30 juin 2024 pour l’édition 2024-2025. Par la suite, les jurys régionaux devaient désignés les lauréats régionaux pour que ces derniers puissent participer au concours national dont les prix seront remis lors du SIA 2025 avec une dotation de 7000€ par type de prix.
Les lauréats régionaux
Pour la seconde année, chaque lauréat régional bénéficie d’un financement de 1 000 euros offerts par le Crédit Agricole, partenaire du concours.
Le jury régional était présidé par la DRAAF, et avec la participation d’un présentant de la fédération régionale Auvergne-Rhône-Alpes du Crédit agricole.
• Le Grand prix de la démarche collective est attribué à un Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) accompagné par l’ADDEAR de l’Isère
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Ce GIEE implique 12 fermes et 25 éleveurs.ses du département (Chartreuse, Vercors, Matheysine, Trièves, Belledonne et Balcons du Dauphiné). Il est issu d’un 1er projet, porté par l’ADDEAR 38 et Scopela (2014-2016), qui visait une amélioration de l’autonomie alimentaire dans les systèmes d’élevage, donnant la priorité au pâturage et à la valorisation de parcelles dites « pauvres », peu ou pas mécanisables, séchantes, en cours de (re)fermeture, avec un cortège de végétation semi-naturelle.
Cela a conforté les éleveur·euse·s dans leur recherche d’autonomie (alimentaire, de décision et économique) en leur transmettant les clefs de compréhension afin d’être en capacité de choisir des conduites techniques spécifiques à leurs objectifs, aux conditions pédoclimatiques, à l’état de la végétation, loin des solutions « clef en main ».
Les éleveurs.ses ont eu le souhait d’aller plus loin dans leurs réflexions autour du pâturage et de creuser de nouvelles thématiques (ergonomie en système pâturant, engraissement et finition à l’herbe, santé animale, risque parasitaire et pâturage, autopsie, changement climatique, ...), et ainsi mettre en pratique et échanger leurs acquis entre pairs.
Les motivations du groupe rejoignent le cœur du projet d’Agriculture Paysanne porté par l’association, en particulier autour de la question de l’autonomie globale des fermes, du respect de l’environnement, de l’ancrage social et territorial pour la viabilité et la vivabilité des territoires.
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Le jury a apprécié un GIEE exemplaire sur tous les plans, grâce à un dossier de candidature très bien rédigé. Le livrable de fin de projet est exemplaire et fournit les éléments de capitalisation des travaux du groupe. Le collectif a, en outre, produit un outil méthodologique de calcul du coût de revient sur l’engraissement et la finition à l’herbe, pratique d’actualité en AuRA, mais qui peine à se développer.
Les fermes sont très efficientes économiquement avec peu de moyens. Elles sont performantes du point de vue environnemental et social. La dynamique collective est remarquable, avec des éleveurs.ses très moteurs et très actifs.ves et autonomes dans le fonctionnement du collectif.
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Le groupe est reparti sur une nouvelle phase de projet reconnu GIEE pour 3 ans.
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Consultez la page du GIEE sur le site Internet national des résultats de projets financés sur crédits CASDAR
• Le Prix de l’innovation est décerné à la ferme de Guillaume et Sophie FANTIN, en Savoie
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Cette exploitation est en agriculture biologique sur 6 ha avec du maraîchage sur sols vivants diversifié (dont 0,7 ha irrigués), 1,1 ha de prairie/marais et 3,5 ha de parcours pour les porcs noirs élevés en plein air (en forêt) qui sont transformés en pâtés sur la ferme. Tous les produits sont vendus en circuit court.
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Ils mettent en oeuvre des pratiques de maraîchage sur sol vivant, dans le cadre de leur participation au GIEE ADDEAR73 « Agriculture de conservation appliquée au maraîchage », depuis 2019.
Aujourd’hui toute la partie maraîchage s’effectue sans aucun travail de sol. Dans une optique d’économie circulaire, ils utilisent au maximum les résidus et déchets du territoire pour les deux productions (des résidus de tonte et d’élagage fournissent la matière organique pour le maraîchage ; les rebuts, pertes et invendus des rayons fruits et légumes des magasins BioCoop fournissent 90% de la nourriture pour les porcs).
Ils apportent une attention particulière à la biodiversité sur la ferme (agroforesterie intra-parcellaire et de haies et bosquets, enherbement,diversité de cultures, rotations de couverts végétaux, mare...) qui permet de bénéficier des régulations biologiques des bioagresseurs.
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La ferme est efficiente économiquement : elle dégage un revenu correct avec peu de moyens, un faible capital et aucune annuité. Le chiffre d’affaires a plus que doublé en quelques années (de 33 000 € à 74 000 € prévus en 2024), et grâce à la maîtrise des charges (liée à l’économie circulaire), l’EBE a également plus que doublé.
La ferme est performante également du point de vue environnemental (AB, fort stockage de carbone dans le sols, biodiversité, économie circulaire, faible consommation d’énergie, utilisation raisonnée de l’eau). Enfin, la ferme est performante socialement (ancrage sur son territoire, qualité de vie, création d’emploi, respect du bien-être animal, relations sociales...)
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Consultez
- leur site Internet,
- la page Internet du collectif GIEE accompagné par l’ADDEAR 73 auquel adhère la ferme