Description de la maladie de l’ECA

1. Nuisibilité de l’ECA

L’ECA (ou ESFY en anglais pour European Stone Fruit Yellow) est une maladie des végétaux du genre Prunus déclenchée par un phytoplasme (Candidatus Phytoplasma prunorum) pouvant provoquer la mort des arbres fruitiers infectés en 12 à 24 mois après l’apparition des premiers symptômes.
L’ECA parait être responsable d’une importante proportion des cas de dépérissement de l’abricotier observés en France. Cette maladie peut détruire chaque année jusqu’à 5% des arbres d’un verger qui a atteint l’âge de production.

En vergers, les Prunus les plus sensibles sont les pruniers japonais (Prunus salicina), l’abricotier, le pêcher et le prunier domestique. Ce dernier peut porter la maladie sans en exprimer les symptômes.

2. Principaux symptômes

Les symptômes peuvent s’exprimer à différentes périodes de l’année :

 en hiver : un départ en végétation anticipé qui entraine la présence de feuilles avant l’ouverture des boutons floraux, pouvant être associé à un brunissement des tissus vasculaires si l’hiver a été sévère ;

source : G. Morvan - INRA
source : G. Morvan - INRA


- en fin d’été : l’enroulement des feuilles, associé à un jaunissement internervaire.

source : G. Morvan - INRA


3. Biologie de l’agent pathogène et modes de transmission

Le phytoplasme responsable de l’ECA est une bactérie sans paroi capable d’infester les Prunus, que ce soit les espèces fruitières citées mais aussi et surtout les espèces sauvages : prunelliers (Prunus spinosa) et pruniers myrobolans (Prunus cerasifera). Leurs vecteurs naturels - les psylles des espèces Cacopsylla pruni et Cacopsylla pinihiemata - sont en effet beaucoup plus présents sur ces Prunus sauvages que sur ceux cultivés. La contamination des vergers de fruitiers à noyaux, malgré toute l’importance des dégâts qu’elle peut provoquer, est donc un débordement accidentel d’un cycle biologique dont l’essentiel s’effectue dans les milieux naturels.

Il ne faudrait pas éliminer l’intégralité des pruniers sauvages pour autant :
 la tâche serait beaucoup trop lourde ;
 les haies qu’ils constituent abritent également des auxiliaires régulateurs d’autres parasites des vergers et sont favorables aux populations d’insectes pollinisateurs ;
 faute de Prunus sauvages, les psylles pourraient se rabattre massivement sur les vergers cultivés et amplifier le risque d’apparition de l’ECA.
Se contenter d’éliminer les pruniers sauvages à proximité immédiate des vergers est suffisant.

Un psylle acquière le phytoplasme en se nourrissant sur un arbre contaminé mais ne devient pas immédiatement capable de transmettre la maladie aux arbres qu’il visitera ensuite. Il faut un temps de maturation pour que les psylles deviennent capables de transmettre l’ECA. C’est pour cela que seuls les psylles qui arrivent sur les vergers en fin d’hiver ont un pouvoir infestant, après hivernage sur des peuplements de conifères pouvant être très éloignés des vergers. Ceci rend peu probable la contamination naturelle entre arbres voisins.

L’autre principal mode de transmission de l’ECA est la multiplication végétative des Prunus à partir de pieds-mères contaminés. Il est donc obligatoire de se procurer des jeunes plants, porte-greffes et greffons accompagnés d’un passeport phytosanitaire européen, issus de pépinières et vergers donneurs de greffons régulièrement contrôlés par les services officiels en charge de la protection des végétaux.

4. Points clefs sur la gestion en verger : .




Nicolas Sauvion, ingénieur de recherche à l’INRA spécialiste de l’épidémiologie de cette maladie, tient également à jour le Blogo-Psylle. Ce site internet rend compte de l’évolution des pics de population des psylles vecteurs de l’ECA sur plusieurs vergers tests, dont ceux de Vesseaux (07), Salaise-sur-Sanne (38) et Etoile-sur-Rhône (26).


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